PARTI DES FOURMIS
PDF
PEOPLE'S DEMOCRATIC FRONT  
Accueil
Actualité
APRICOSOMA
Archive
Archive (2012)
Archive (2013)
Archive (2014)
Contact
Credo
GMT
Idéologie
Interview
Jubilé
Le Président
LE PARTI DES JEUNES & DES INTELLECTUELS
Arme de la Construction Massive

Lettre Ouverte à Madame Michaëlle Jean,
Secrétaire générale de l’OIF

LES RAISONS FORMELLES DE NOTRE FRANCOPHOBIE

Votre Excellence Madame la Secrétaire Générale,
Recevez par la présente les vives et chaleureuses félicitations, made in Yaoundé (Cmr), formulées par ce Camerounais de votre génération, à l’occasion de votre brillante élection à Dakar (Sénégal) au prestigieux rang précité, ce 30 novembre des 25 ans du décès d’Ahmadou Ahidjo, ci-devant, illustre prédécesseur de quelqu’un parmi vous qui refuse carrément d’enterrer son… père.
Acceptez cependant, Madame la Sg, notre réserve au sujet de votre révérence à l’endroit du Sg sortant, Président Abdou Diouf, digne fils de Senghor, déférence excessive à notre sens, après ses douze années à ce poste, constamment occupé du reste depuis 1970, soit 44 années d’affilée, par un ressortissant des mêmes colonies françaises d’Afrique (Cfa), et ce, sans la moindre élévation de ton, contre les multiples incartades connues de cette France envers l’Afrique.
Souffrez par conséquent, aussi et enfin, que nous risquions d’être traité de… francophobe, et ce, pour un certain nombre de raisons qu’il nous plait de soumettre par-ci à votre appréciation. Tenez!
Madame la Sg,
Un Centenaire, en 2014, a vite fait, figurez-vous, d’en cacher un autre! Soutenu par certain tapage médiatique tonitruant, comme l’Occident en a si bien l’art! Question de nous faire gober le fait que 2014 ne marquera qu’un seul bilan, centenaire, celui de la seule première guerre mondiale!
Vérité étriquée, à bien y regarder, totalement parcellisée par ce miroir-là!
Et c’est la jeunesse africaine qui en pâtit, comme à l’accoutumée.
Culpabilité oblique, aussi constante, de nos aînés en poste! Complicité inexpliquée, à la limite même de l’idiotie, de l’ensemble des Acteurs en képi qui préfèrent continuer à lire indéfiniment l’Histoire, en l’occurrence, la leur propre, sous ce prisme, aussi déformant qu’aliénant.
2014, à dire vrai, c’est d’abord et avant tout le «Centenaire des martyrs d’Afrique», issus du mémorable, i, e l’odieux carnage de la courte vue défaillante de l’homo europeanus. En effet!
Centenaire de la pendaison des Camerounais aux quatre coins du Cameroun, en tête desquels, de Rudolf Duala Manga Bell (1872-1914), roi d’Afrique, docteur en droit, formé en Occident.
Victimes collatérales de cette guerre, exécutées en leur pays natal, ce 08 août 1914.
Centenaire effectif du sacrifice massif des centaines de milliers de tirailleurs africains, enrôlés de force, puis déversés en France pour la défense de telle cause dont ils n’avaient rien à cirer, ni de près ni de loin!
En vertu de quoi, Madame la Sg, l’Afrique, continent d’origine du grand Héros haïtien, Toussaint Louverture, a-t-elle tant maille à écrire enfin sa propre Histoire, les Africains se confinant à ne lire de leur propre Histoire que celle miroitée par le prisme altérant précité de la Version des autres?
Des siècles d’esclavage auront beau castrer littéralement le continent en procédant par ce retrait aussi massif de son capital humain; les récentes décennies de la colonisation sont - elles suivies de la présente néo-colonisation dénommée francophonie, l’on continue, naïvement, encore et toujours, à autoriser ce même Occident de gommer son solde, aussi violent que négatif! De cacher le lourd passif de sa rapine en Afrique, sa méchanceté permanente, étendue sur des siècles! L’aider même à raffiner ses stratégies d’avilissement permanent de nos futures générations, afin de nous soumettre pour plus longtemps encore, en spoliant profondément, dès aujourd’hui, notre imaginaire culturel, qui se trouve être la base et le fondement du développement de toute race, y compris la nôtre, d’Afrique dont l’antique Egypte pharaonique continue cependant à séduire en affichant son si glorieux passé!
(Figurez-vous un seul instant, Madame la Sg, cette bagarre entre deux serpents – le mamba vert et la vipère – déclenchée en tel sommet de palmier d’où bientôt les deux lutteurs dégringolent pour échoir violemment par-ci sur le dos de la tortue, fracassant plus loin la coquille du pauvre escargot!)
Mais vraiment, quel destin aussi désespérant, jusque-là, pour cette Afrique!
Et quel sentiment nourrir, à ce niveau, au sujet de cette France que Sédar Senghor, ancien tirailleur de son état, tant aimée par le poète Léo, au point de la doter, chemin faisant, du présent instrument du matraquage culturel dénommé francophonie, accompagnateur de cette France qui, tranquillement, continue avec sa filouterie économique!
Et puis, quelle récompense en décembre 2001, pour ce cadavre senghorien, réservé au corps du beau-frère, normand et icône de la néo-colonisation, chantre infatué de la négritude – servitude. Académicien et non moins, premier président sénégalais, enterré à Dakar, sans les honneurs de sa République française si chérie, ayant manqué de reconnaitre ses sévices infligés à sa propre Afrique qui culminèrent avec son sabotage du projet nkrumahiste des Etats-Unis d’Afrique!
Quel impression garder après certain «discours de Dakar», prononcé il y a quelques années par tel Hongrois devenu roi chez les Gaulois. Passage controversé, certes, mais, pointant quelque part du doigt la vérité du présent papier, selon laquelle, l’Afrique refuse manifestement, sinon, délibérément d’écrire sa propre Histoire! Madame la Sg,
Citoyen d’Afrique, originaire du golfe de Guinée, suffisamment attentif en effet, à l’évolution de ce pays dénommé Cameroun, nous vous affirmons que c’est depuis la signature du traité de Versailles le 18 juin 1919 que l’avenir dudit «lopin de terrain» a été dévoyé, suite à la perte de son unité territoriale, culturelle et linguistique. Condition sine qua non de la construction sereine de tout Etat-nation. En l’occurrence, ce que recherche, à titre constant, chacun des pays du monde.
Perte de la guerre par cette Allemagne colonisatrice, en effet, pourtant restée dans les cœurs, compte tenu de sa générosité en matière infrastructurelle matérialisée par ce pont d’acier d’Edéa qui continue à témoigner. Deux cultures donc, appelées à succéder à l’Allemande, la francophone et l’anglophone.
Véritable casse-tête, malheureusement, dont la gestion dévoie tant et si bien les esprits des gouvernants en poste, qu’ils adviennent à diluer carrément la charge émotionnelle relevant des sanglantes batailles pour l’Indépendance, ainsi rangées, sans coup férir, au même cerceau de la célébration jubilaire que la Réunification, date de l’humble adhésion de cette partie du pays, anglophone, à l’unique loi fondamentale de cet unique Kamerun.
Et, depuis lors, les cultures francophones et anglophones constituent, ni plus ni moins par-ci, nos deux «plus grands communs diviseurs», en abrégé, «Pgcd»!
Autant, par conséquent, les rejeter carrément et dos à dos en ne glorifiant ni l’une ni l’autre!
Secundo. De 1970 à 2014, cela fait 44 ans qu’un Africain de souche aura constamment dirigé cette OIF. Et le ‘la’ précité de l’assujettissement, donné par Senghor, de continuer avec sa partition anesthésiante de l’avilissement, sous le prétexte de la soi disant ‘stabilité’ des pouvoirs en pays francophone.
Stabilité! Voire, sur fond de maintien en poste des dictateurs prédateurs, de Mobutu à Bongo (père et fils), en passant par Eyadema (père et fils), Ahidjo, Bourguiba et autre Boigny. L’intelligence locale, totalement ménopausée. La créativité des jeunes, carrément neutralisée sous la camisole de force dénommée ‘jacobinisme’, i, e la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne!
Tertio. Mais alors, quelles graves conséquences! De l’absence de la souveraineté monétaire à l’exportation des grumes à l’état brut, en passant par tant de sacs de fèves de cacao, de café, de ballots de coton, de caoutchouc; des centaines de milliers de barils de pétrole, en passant par l’uranium, l’or, le cuivre, le coltan, ouf!, autant d’ immenses richesses de cette Afrique, siphonnées par la même France, sans aucun souci réel d’amélioration ni de quelconque investissement, susceptible de rétrocéder le minimum à ces populations autochtones, à l’exception des traitements princiers, ô combien faramineux, du dictateur en poste ainsi que de son armée et de sa cour de laudateurs…
En 1989, la chute du mur de Berlin aura engendré certain mémorable discours de la Baule de François Mitterrand (1990).
Nous voici en 2014 : la chute de Compaoré – autre mur de Berlin ? – vient d’infléchir la vision de l’autre François à Dakar, qui invite ses homologues à ne pas s’éterniser au pouvoir. (Clin d’œil en direction des ‘modifiants’ connus. Attention toutefois! Distance, de la coupe aux lèvres!).
Permettez-nous, à ce niveau, de relever que l’aventure ‘francophonie’ a largement étalé ses desseins funestes pour l’Afrique. Personne, toutefois, ne vous soupçonnera, chère Sg, de quelconque malveillance envers l’Afrique, compte tenu de vos origines, haïtienne de naissance; canadienne, par la suite et aux avant-postes gouvernementaux.
Puisque, d’un côté comme de l’autre, le pays héroïque de Louverture, rejoint la vision du Canada, l’un des rares pays occidentaux qui n’affiche aucun passé colonial connu.
Quel meilleur atout pour demander à cette annexe du malin Hexagone, dénommée francophonie quand est-ce qu’elle compte libérer son esclave dénommé Afrique qui, elle, refuse tant d’écrire sa propre Histoire, en sortant effectivement des chaines de son présent joug monétaire, afin de recouvrer, pour exercer enfin sa précieuse souveraineté, par retrait pur et simple de ce franc-là, colonial, sur lequel l’Hexagone elle-même a déjà craché, depuis des lustres ?

Daniel Boo,                          
Premier Président du PDF    
Parti des Fourmis                  





Archive (2014)

Récentes Publications:

Copyright©2021 PDF. Tous droits réservés.