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Cinquantenaire de l'Etat du Cameroun (1957 - 2007)


LA PLUS JUSTE DES PLACES


Monsieur le Directeur,
En les pages Une et 7, de l'édition n°2491 de votre quotidien, le reportage de votre collaboratrice Dorine Ekwé a bien voulu focaliser ce jeudi 17 septembre 2009 sur la « peau neuve » du « Monument de la réunification », en tant que « site historique » apparemment situé, tel qu'elle nous le révèle, au « centre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du Cameroun ».

Tout en saluant l'intérêt qu'en fin de compte le quotidien Mutations décide de porter à ce dossier de prédilection décennale de l'association Gmt (Groupe man tata), je regrette cependant de relever ci-après, aux fins de contribuer, autant que faire se peut, à la nécessaire rectification de certaines contre - vérités qui, de bonne foi sans doute, se sont insidieusement glissées en ce reportage, et ce, pour cause effective de non approfondissement des recherches au sujet de l'histoire dudit Monument.

Tenez ! Votre reporter nous signale, sans sourciller, qu'il s'agit de « ce monument qui symbolise la réunification, en mai 1972, des deux Cameroun francophone (dont l'indépendance est acquise le 1er janvier 1960) et anglophone (qui aura la sienne une année plus tard, en 1961) ».

Tenez ! Votre reporter nous signale, sans sourciller, qu'il s'agit de « ce monument qui symbolise la réunification, en mai 1972, des deux Cameroun francophone (dont l'indépendance est acquise le 1er janvier 1960) et anglophone (qui aura la sienne une année plus tard, en 1961) ».
Mais vraiment, quel dangereux prédicat, que de contre - vérités, qui ainsi se chevauchent, aussi délibérément!

   D'une part : le référendum du 20 mai 1972 - intitulé à l'époque « révolution pacifique » - n'avait guère pour objet la « réunification du Cameroun », déjà effective dès ce 1er octobre 1961. Ladite consultation ayant plutôt porté sur le passage de l'État fédéral à l'État unitaire, dès lors que sa lame de fond argumentaire parlait des économies budgétaires à effectuer, au bout de la fusion des gouvernements fédérés en un seul et unique gouvernement central.
   Autre pernicieuse confusion, lorsque Dorine confère au Cameroun deux dates de l'indépendance. Polémique entretenue effectivement à l'époque, et même, quasiment située au centre de cet imbroglio de 1972.
Motivant finalement la suppression délibérée des deux fêtes nationales de l'heure : 1er janvier , indépendance et 10 mai , création de l'État du Cameroun (cf. Assises de l'Alcam de 1957).

Permettez-nous cependant de recentrer autant que possible les grands faits historiques du Triangle national, et ce, pour permettre à tous de retenir l'essentiel le plus saillant. Autant relever qu'en dépit des cultures étrangères - respectivement allemande (colonisation), francophone et anglophone (tutelle onusienne) - une constante demeure, ultime, méritant à juste titre d'être retenue par tous, à savoir, qu'il n'existe et n'existera jamais qu'un seul territoire camerounais !
Aussi, en accédant à plus de 80%, ce 1er janvier 1960 à sa Souveraineté internationale, le jalon suivant - du 1er octobre 1961 consacré à la Réunification - ne saurait de quelque manière être assimilé à quelque deuxième date de ladite Indépendance.
Il convient à juste titre de considérer définitivement ledit 1er octobre , à sa plus juste valeur, en l'occurrence, de le comprendre comme ayant ni plus ni moins constitué l'occasion heureuse (et rien de plus), ainsi offerte au reste du territoire, à culture anglophone, d'adhérer à son tour à l'unique loi fondamentale déjà en vigueur, en ce territoire unique, le Cameroun tout court, dont la « parenthèse » coloniale, tout aussi unique, ne fut autre qu'allemande ! Et cela, restant d'autant plus fondé qu'à aucun moment de son histoire particulière, la communauté anglophone du Cameroun n'a jamais eu ni à choisir, encore moins à arborer des attributs de souveraineté (Hymne ; Drapeau ; Devise ; Armoiries) différents de ceux de la partie francophone, pour qu'il ait été, par la suite, question de procéder à la fusion des attributs de deux entités distinctes, avant, après ou à l'occasion de ladite réunification…

En revenant, si vous patientez, au Monument précité, retenons une fois pour toutes que celui-ci ne renvoie guère, loin s'en faut, n'a du reste rien à voir avec la date du 20 mai 1972 ! Qu'il immortalise plutôt la réunification précitée. Aussi, au cas où Mutations préférerait le rattacher à sa date de référence, convient-il de l'appeler simplement et tout aussi valablement « Monument du 1er octobre 1961 ». Tant il est vrai que le projet de sa réalisation, s'il aura abouti en 1974, son idée n'en remontait pas moins aux années 60, c'est-à-dire, bien des lustres avant le référendum de 1972…
S'il convient aussi et enfin, de hiérarchiser définitivement les divers jalons de la vie républicaine, nous saurions tout simplement regretter le fait qu'au Cameroun, l'événement de 'second plan' qu'est la réunification soit en date beaucoup plus rendu (et resté) visible que le 'fondamental' que fut l'Indépendance du pays…
Convenons cependant que cela n'a toujours pas été le cas, du moins, au cours des toutes premières années de ladite indépendance. Le poème « Indépendance », de l'abbé Charles Ngandé, véritable stèle en granit qui, bel et bien, continuera à illustrer l'émotion forte, voire, à témoigner de la puissance durable des faits, bien des générations après…

Quant à la Place de l'Indépendance de la ville de Yaoundé, elle aura bel et bien, entre-temps, tenez-vous tranquille, été débaptisée ! Devenant, sur ces entrefaites, la «Place Ahmadou Ahidjo» . Last but not least enfin, l'existence aux premières années précitées de gigantesque «Monument de l'Indépendance» ! Trônant superbement, tout aussi majestueusement, en la place Hippodrome de l'Hôtel de ville. Insidieusement démonté, puis retiré, quelques années plus tard, sans que l'on ne sache ni quand, ni par qui, ni pourquoi!
Pour qu'en lieu et place de quoi, tout en face du Mincom, réapparaisse subrepticement en 2002 «quelque chose»: l'actuel mémorial, beaucoup plus congru. Hâtivement érigé, en réaction au n°0006 de janvier 2001 de la Lettre du Citoyen (LdC). Arborant tel écriteau bilingue titrant qu'en cette place, «Ahmadou Ahidjo proclamait, ce 1er janvier 1960, l'indépendance du Cameroun»…
D'où vient-il au juste qu'à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, le centre annoncé de ladite célébration soit déporté aussi loin du point d'attache effectif, voire, qu'il s'exile aussi délibérément vers le symbole de second plan qu'est la… réunification ?... Ne serait-on pas au juste, au cas où cela se confirmait, tout à fait hors sujet ?

Vivement, vivement, que les aiguilles de l'" horloge centrale " de la tendre République retrouvent, pendant qu'il est encore temps, leur plus juste place !... Qu'elles veuillent enfin cesser de dévoyer inutilement la mémoire des citoyens et des citoyennes camerounais qui n'ont que trop souffert des élans révisionnistes, répétés, délibérés, si largement décriés, des assauts inexpliqués de la culture de l'amnésie

Pour la gloire du pays et le salut des citoyen(ne)s !

Daniel Boo               
Président du PDF       




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