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PREMIERE PIERRE DE MEMVE'ELE

LETTRE OUVERTE A PAUL BIYA


Monsieur le Président de la République,
L'histoire énergétique du Triangle national, sous les trente (30) ans de votre Renouveau, venait enfin d'enregistrer l'un des jalons majeurs de vos « grandes réalisations » : le barrage de Memve'ele1 (~200MW), ce 15 juin 2012 (vendredi) à Nyabisan. Comparable à tous égards à certain 14 novembre 1981 (samedi de gésine) à Songloulou (~400MW), l'autre « réalisation majeure » signée, quant à elle, plus de trente années plus tôt, par votre « illustre prédécesseur », Ahmadou Ahidjo, de regrettée mémoire…
Cela étant, la petite « question » qui, en date, nous taraude l'esprit, Monsieur le Président de la République, et qui, sur ces entrefaites, nous amène à vous saisir par voie épistolaire, c'est bel et bien la persistance délibérée de tant de multiples voies de faits à Songloulou, le papa incontesté de Memve'ele. Il s'agit, pour les dénombrer, de :
  1. l'absence du revêtement définitif de la voie d'accès, Kopongo - Massok ;
  2. la non indemnisation des terrains expropriés et exploités en date ;
  3. les pertes en vies humaines suite aux lâchages des eaux en aval ;
  4. l'agriculture frauduleuse de Aes-Sonel ;
  5. la non électrification des villages alentours ;
  6. la confiscation par Aes-Sonel du domaine aquacole et de certaines autres terres non attribuées à cette Société.
Comment qualifier la persistance, Monsieur le Président de la République, de ce déficit institutionnel de vigilance au sujet du « projet Songloulou », envers les populations de la région Babimbi ainsi que celles de l'ensemble du corridor électrique Songloulou-Mangombé ?
Qu'avons - nous vraiment fait pour mériter une telle escalade d'inattentions et/ou de mesures… répressives par défaut d'action et/ou d'audit environnemental ?
Je me permets, à ce niveau, et pour vous rafraîchir la mémoire, d'attirer votre auguste attention ainsi que celle des honnêtes citoyen(ne)s camerounais au sujet de la « place intrinsèque » qu'occupe Votre Excellence, consciemment ou non, dans l'aventure énergétique globale de ce pays, nôtre, le Cameroun, et ce, depuis son indépendance…
Tout commence ce mémorable 13 février 1969, il y a 43 ans de cela ! Ce jour particulier de vos… 36 ans, si le décompte est bon, où le Premier Ministre du Cameroun oriental, certain Simon-Pierre Tsoungui, patriarche bien connu, de regretté mémoire, signait le décret le plus teinté de violence administrative dans l'histoire du Cameroun, ayant (suivez plutôt !) « donné acte à Monsieur Ngwot Nemhénd (Paul) de l'abandon de ses droits coutumiers sur un terrain de 5.642 m² à Massok ; domanialisé celui-ci et autorisé son occupation par Enelcam (ancêtre de Aes-Sonel)».
Tonalité rocambolesque, pour ainsi constater, dont l'accent se décline en ce mémorable « cadeau d'anniversaire » de la part de l'un de vos homonymes, Ngwot Nemhénd Paul ! Le pauvre paysan de Songloulou qui ainsi offrait, sans coup férir, son tout « dernier vêtement », sans aucune contrepartie trébuchante, pour les besoins liés à l'époque aux études topographiques et géologiques du futur ouvrage dénommé Songloulou, dont le tout premier « coup de pioche » intervenait, sans ramdam ni tambour ni trompette, huit années plus tard, ce 16 avril 1976 (jeudi).
Deux années après (ce jeudi du « premier coup de pioche »), autre coïncidence historique datée du 10 janvier 1978 : la signature historique en régularisation certes, du Premier Ministre qui, cette fois, estampillait, en lieu et place du président de la République, f. Ahmadou Ahidjo, le décret de référence, n°78/018, portant classement de 10.366.450 m² de terrains de la Famille Lolo-Nku au domaine public artificiel de l'Etat. Pour les besoins du site définitif dudit barrage.
Etes-vous vraiment au courant, Monsieur le Président de la République, que plus de trente (30) ans après l'inauguration dudit ouvrage, le tronçon Kopongo - Massok, voie d'accès principale à Songloulou, ayant supporté l'ensemble des charges liées à sa construction, est une route délabrée ; toujours non revêtue ; quasi-abandonnée ?
Etes-vous vraiment au courant, Monsieur le Président de la République, que les ayants droit des terrains du décret signé de votre main ce 10 janvier 1978, continuent vainement et désespérément à courir derrière ladite indemnisation ?
Saviez-vous au demeurant, Monsieur le Président de la République, que Songloulou demeure l'unique « lac artificiel » du Cameroun où aucune activité de pêche de capture n'est permise, ni pratiquée en date, contrairement à Lagdo, à Mbakaou, à Bamendjin, à Mape et autres prochains Lom Pangar, Memve'ele et autre Mekin ? Alors même que le peuple des riverains aura impitoyablement été, entre autres, spolié de son activité traditionnelle qu'était son antique pêche-là ?
Etes-vous du tout au courant, Monsieur le Président de la République, que le barrage de Songloulou, aura, par incendie subit, survenu ce 1er septembre 1980, au cours de sa construction, décimé quelque vingt (20) citoyens toujours non indemnisés ; et qu'il élimine continuellement et en aval, et ce, depuis des lustres, des dizaines de pêcheurs ayant osé continuer à aller chercher pitance en cette portion de la Sanaga, souvent surpris par des millions de mètres cubes d'eaux lâchées, sans nul système d'alerte, et ce, chaque fois qu'il est question d'approvisionner instantanément et à la demande le barrage d'Edéa, pour assouvir les besoins boulimiques en mégawatts de certaine multinationale bien connue ?
Etes-vous bien au courant, Monsieur le Président de la République, de l'insécurité permanente, à propos des électrocutions et autres décharges ravageuses qui, par-ci, stérilisent des terres camerounaises le long du corridor de dizaines de kilomètres, Songloulou - Mangombé, par cette présence des pylônes et des câbles de très haute tension (THT) au dessus de tant de maisons d'habitations, sans qu'il n'ait été question jusqu'en date de quelconque plan de recasement ?
Le barrage de Songloulou, pour le rappeler enfin, n'a jamais connu, quant à lui, de cérémonie de « pose de la première pierre ». Son unique moment d'effervescence n'était autre que son… « inauguration » altière, précitée, ce 14 novembre 1981, en votre présence effective.
Est-ce aussi pour cela que le « papa » national, en matière énergétique, doit continuer à croupir dans son odieux statut, inique, de « projet inachevé et plutôt… dangereux » ?
Compte tenu de ce package, aussi peu reluisant, en ce moment précis du lancement effectif du « programme d'accompagnement socio-économique des populations riveraines du présent Memve'ele », c'est un véritable « cri de cœur » que les populations de Songloulou vous lance, Monsieur le Président de la République, en vous suggérant de bien vouloir concéder, par le seul et simple parallélisme de forme, la mise en place, sans autre forme de procès, de « programme d'accompagnement socio-économique des populations riveraines de Songloulou » - et ce ne serait que justice !
Veuillez, dans cette attente si anxieuse, agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression patriotique et renouvelée de notre très haute et sincère considération./-
  1. Relevons, en passant, au moins deux tout petits détails : de Songloulou (~400MW) à Memve'ele (~200MW), « battre le record » en l'espace de plus de 30 ans, n'est résolument pas la chose la plus aisée qui soit! Convenons, dans tous les cas, qu'il vaut mieux « inaugurer », que « poser la première pierre ». (Ne pas surtout chercher qui serait le vrai… dindon)!

Daniel Boo,                                                           
Président PDF/APRICOSOMA                             
Association des Populations Riveraines du                
Corridor Electrique Songloulou-Mangombé             




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