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AMINATOU AHIDJO OU L’INSIDIEUSE CONFUSION DES PALAIS



  Chère compatriote Aminatou,

Vous l’avez dit et c’est vrai : le 04 novembre 1982, lorsque votre papa, le premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo, prononçait le discours relatif à sa démission, après ses 24 ans de régence ininterrompue (1958) du Triangle camerounais dont il remettait les clés, deux (2) jours plus tard, à son successeur constitutionnel, Paul Biya, vous aviez en date exclusivement vécu vos 10 ans d’âge en ce palais républicain, symbole de la domination politique; des honneurs; des égards; attentions et salamalecs de toutes sortes. L’appendice, par-dessus tout, de l’abondance matérielle…
31 ans après, en 2013, beaucoup d’eau, plus d’un fleuve même, sous le pont des rapports entre l’héritier politique de votre papa et votre famille – veuve et enfants compris.
Fille instruite, apparemment, dernier enfant, Aminatou, plus que majeure à plus de 40 ans, vous voici à Yaoundé. Devant les caméras. Responsable de vos déclarations qui, tout bien considéré, ne sauraient continuer à s’aligner, ni à rester placées sous quelque tutelle idéologique; pis encore, «en dessous des jupons» de qui que ce soit, fut-il votre frère aîné, Badjika, ambassadeur itinérant et militant de l’UNDP; ou votre maman, Germaine, à Dakar.
Le temps est sans doute propice pour que vous traciez enfin votre «sillon propre» en ce globe terrestre, par le libre choix de votre trajectoire sociopolitique, en ce monde globalisé, univers plus que bigarré! Bouillonnant par-ci, apathique par-là! Composé de requins, de silures et autres vipères, en le même lac humain. D’honnêtes lurons, de fourbes gens qui foisonnent, en cette jungle des forts; des riches; des faibles; des intelligents; des puissants et des pauvres et des idiots; et des loups et des agneaux, tous, en libre vadrouille...
En un mot sec, de paresseux et de travailleurs – des lions et des fourmis.
Revenons, si vous voulez, à deux (2) des plus marquantes réalisations, en les deux (2) toutes dernières années de votre papa au pouvoir, inaugurées, si les souvenirs sont exacts,  entre 1980 et 1982. A propos justement des deux (2) palais symboliques – remarquablement logés sur deux (2) de nos célèbres collines d’Ongola.
L’un, à estampille maghrébine de l’architecte Cacoub : le palais de l’Unité; et l’autre, marqué du fructueux sceau de la coopération sino-camerounaise : le palais des congrès. Edifices, entre lesquels, voguerait, nostalgique, votre esprit à l’instant. Heureux de retrouver l’irremplaçable bercail…
En ce retour, le vôtre, qui, figurez-vous, nous paraît tout enrobé de brume : de certaine… confusion. Expressément entretenue entre les deux palais-là. (Communicatrice de votre état, nous n’enfonçons nulle porte, puisque vous comprenez, mieux que quiconque, et le poids des signes et le choix des symboles en politique).
Avez-vous réellement, chère Aminatou, soupesé la symbolique du «chèque en blanc», signé de votre main et offert, aussi facilement à M. Biya, le potentiel inédit de vos légitimes ambitions, en rapport avec les aspirations profondes du peuple camerounais? 
31 ans après la démission de votre papa (1982), 24 ans après sa mort en exil (1989), son enterrement (provisoire au cimetière musulman de Dakar-Yoff) qui, depuis des lustres, aura plombé les rapports Cameroun-Sénégal – plus de visite au sommet, depuis 1989, à Yaoundé ni à Dakar,
Vous voilà enfin de retour en votre pays natal! Et ce, après autant d’années d’exil, le vôtre propre – suffisamment doré aussi, en toute probabilité.
Et, quel libre choix, chère Aminatou, de vous draper carrément de la tenue de l’OFRDPC!
Permettez-nous, à ce niveau, d’estimer que «c’est trop beau pour être vrai»! Et, si d’aventure, vous insistez que c’est vrai, de prendre simplement acte du fait que vos décennies des hautes études en Occident, creuset de la démocratie non gadgétisée; en l’occurrence, vos multiples contacts avec des calibres politiques, ambitions laborieuses, vocations patientes et autres stratèges concluants – de la trame de Sarkozy; de Barack Obama; de David Cameron ou de François Hollande; en plus des Corazon Aquino, Indira Ghandi et autre Benazir Bhuto  – n’ont guère pu altérer vos gênes… dictatoriaux, plus que symbolisés par le… pagne tropical, ô combien ridicule, que vous arborez aussi obliquement! Illustration effective de votre foi paresseuse en la moyenâgeuse promotion socio – politique, obtenue par voie subjective, couarde (et lâche), du décret discrétionnaire!
Vraiment, quelle honteuse  aberration, la toute petite souris sous montagne présumée!
Voulez-vous surtout nous faire croire que les revendications enflammées, directement vécues en Occident, toutes ces émeutes de la rue, suivies de près et suscitant bien souvent la sympathique envie d’y participer aussi; autant de grèves structurées, gentiment encadrées par la police, concluantes à leur bout, n’auront ni inspiré ni du tout influencé votre vision politico-prospective de ce Cameroun souhaité plus reluisant, à dévêtir préalablement de ses oripeaux de bantoustan, qui, enfin, puisse avancer, contestataire et revendicatif, briguant, dialectiquement et de fil en aiguille, sa vitesse de croisière sociale, porteuse du développement escompté, à négocier bravement et sous les feux permanents de la vigilante critique, efficace et constructive?
Auriez-vous, dans vos tiroirs, chère Aminatou, le cynique programme de garder ce Cameroun dans son actuel obscurantisme politique, avec ses jingles laudateurs; ses voies publiques obstruées à l’envi et durant des précieuses heures; où la moindre dissidence continue à subir les brimades de tous genres; et les médias publics, carrément fermés à toute voix dissonante; en un mot, où le brassage des idées est constamment différé, toujours si découragé, jamais promu en date?
Quelle grosse déception à vous écouter, ma chère!
Tant d’éloges dithyrambiques, formulés pour ce régime qui, depuis des décennies :
1. refuse de «rendre sa couronne» à votre lignage direct, Ahidjo, père de l’Indépendance et de la Réunification, en même temps qu’en haut lieu l’on s’active, contradictoirement et à coup de milliards, à en célébrer le Cinquantenaire à des dates si arbitraires;
2. où les palais présidentiels de Waza, de Kribi, de Douala, de Buéa, etc., pour défaut de fréquentation, ne sont plus que des champs de ruines désolants, le tourisme intérieur étant, par ce mauvais exemple, vivement dissuadé du haut d’Etoudi;
3. où, par contre, se multiplient les dangereux grumiers dans nos rues, symbole de l’extraversion économique, sur fond de néo-colonisation et sous refus démoniaque de créer des emplois aux points de coupe desdits arbres;
4. où des «brefs séjours privés» en Europe, programmés tout au long de l’année, dissimulent assez grossièrement la dilapidation inconsidérée, distraction effrontée de tant de fonds publics;
5. où le préfet de la Sanaga maritime, département plus que stratégique, peut rester des mois durant  longuement seul, dépourvu de collaborateur, croupissant sous le poids écrasant des centaines de dossiers locaux et/ou diligentés de Yaoundé;
6. où le moindre «mouvement d’humeur», même déclaré légalement et d’avance, peut être interdit, puis, farouchement réprimé par le sous-préfet le plus proche;
7. où l’intelligence est sciemment, en l’occurrence, consciemment clochardisée;
8. où des motions de soutien, froidement rédigées dans les bureaux climatisés de Yaoundé, provenant prétendument du fond du pays, au bas desquelles, figurent des listes automatiques des noms des élites et bien d’autres signataires fictifs de ces laïus éhontés, textes à-plat-ventristes, paraissent tous les jours et au fil des colonnes du grand quotidien national, Cameroon Tribune, financé par nos impôts;
9. où le jingle du journal de la radio d’Etat chante, tranquillement et effrontément, depuis des décennies, les louanges à un individu, sans que le conseil national de la communication (Cnc) ne s’en émeuve, ni ne lève le plus petit des doigts.
A vous écouter, ma chère, nous sentons que le mouvement des idées et des humeurs, gage du progrès réel des sociétés humaines dont l’Occident – où vous avez vécu des décennies durant – présente le meilleur exemple à suivre, ne vous a guère converti qu’il s’agit de la bien «précieuse denrée», utile et exportable, pour votre pays aussi.
Apathie politique; uni-jambisme de parti unique; c’est en effet ce qui vous paraît intéressant à perpétrer, et que vous nous prescrivez, en les vantant aussi naïvement comme étant la meilleure des camisoles à garder sur nos corps, pour notre émergence à l’horizon 2035 – ouais!!
N’y a-t-il pas, pour tout constater, ma chère, de la fourberie dans l’air?
Comment expliqueriez-vous enfin, pour  revenir à votre «sortie médiatique» aussi tonitruante de communicatrice, la tenue de l’OFRDPC choisie pour vous présenter à vos compatriotes : à effigie narcissique, l’une des persistantes forfaitures du régime en place?
Figurez-vous par ailleurs, ma chère, l’oiseuse dissonance de la devise bilingue : «Unité-Progrès-Démocratie/Unity-Progress-Democracy», sus gravée en noir en ce CICAM! Trilogie cacophonique, plus que contrariante, depuis 1985 ! A supprimer carrément, pour peu qu’on eût fait preuve de quelconque humilité intellectuelle. En concurrence suffocante avec «Paix-Travail-Patrie», le précieux triptyque – témoin, en résonance futuriste avec les missions régaliennes de paix des Nations unies, ayant franchi en 2007,  sous mutisme plat remarqué, le cap de son cinquantenaire : la Devise consacrée, bien connue, de l’Etat du Cameroun. Adoptée le 10 mai 1957!
 Inspiration inédite de nos braves ancêtres, parmi lesquels, Ahidjo, votre papa chéri, au cours des mémorables assises de l’Alcam (Assemblée législative du Cameroun) qui, ce 10 mai 1957, sortaient le présent Etat de ses fonts baptismaux.
En vous présentant sous ce pagne, franchement drapée d’une telle persistante trahison économique et socio-politique, biyaïste et multi-décennale :
- instrument de la propagande oiseuse, constamment fabriqué depuis des vilaines décennies à Douala-Bassa, sur des bons de commande récurrents, émis et signés dans l’intimité des cabinets ministériels,
- l’une des plus criardes délinquances budgétaires qui, jusque-là, ne disent pas leur nom,
- détournement oblique des rubriques dûment consacrées à d’autres activités de développement, précises et consignées en session budgétaire de l’Assemblée nationale,
Vous indiquez clairement et d’emblée, ma chère, votre option fourbe, sinon, regrettable, d’utiliser les mêmes armes réactionnaires que le tombeur de la mémoire de votre père. Pourvu qu’il vous accorde, lui-même et dès que possible, le strapontin à gérer, comme il l’a reçu, lui aussi, par la grâce du décret discrétionnaire de votre défunt papa. (Mais, quelle étroitesse d’esprit!).
Tant mieux pour votre panse, n’est-ce pas? Et tant pis, semblez-vous dire, pour le bien-être escompté des Camerounais, perspective à différer  pour vos besoins digestifs, à quelques décennies de plus...
Autre curiosité de votre part, chère Aminatou, attenante au lieu géographique précité de votre baptême de feu politique, que le caricaturiste du quotidien «le Jour» aura si bien épinglé : «on vous attendait au palais de l’Unité, on vous reçoit plutôt au palais des congrès».
Dites un peu et enfin : que vaut, réellement et à vrai dire, ce Jean Nkuété-là, n-nième secrétaire général nommé après feu Sengat Kuo de l’Unc rénovée, dont le fauteuil, en date, est plus que jamais éjectable, qui vous reçoit alors même qu’il se trouve en ballotage plus que négatif depuis la nomination de l’autre ressortissant de l’Ouest, Niat Njifenji, au poste de président du Sénat, avec rang de deuxième personnalité de cette République?
La confusion n’est-elle pas à son comble, par-ci et à tous les niveaux, au regard de ce lieu de votre présentation, indicateur de l’ambiance dominante en ce sommet de l’Etat, le Renouveau national, résolument écartelé entre «Paix-Travail-Patrie» et «Unité-Progrès-Démocratie»? Lui qui, désespérément, rafistole ouvertement entre le «palais de l’Unité1» où vous aspirez revenir redorer l’image de votre papa, et certain «palais des congrès», siège d’«Unité-Progrès-Démocratie», où l’on vous reçoit insidieusement, en vous éloignant (provisoirement) du lieu de vos profondes aspirations? Hihihi!!
Etes-vous sûre, ce faisant, de promouvoir, par vos propos et actes, la prestigieuse mémoire de votre géniteur?
Est-il payant du tout de développer, de façon aussi absurde, la dissonance familiale – seule, à droite avec le régime en place; contre Mama Germaine et Badjika, à gauche; la dépouille de papa, au centre – par adhésion, aussi bruyante que brouillonne, à la fourberie politique aussi paupérisante pour ce peuple, distinctement décriée de son vivant, conspuée outre-tombe, à coup sûr, par le génie économique, incontesté, dénommé Ahmadou Ahidjo?

Daniel Boo,premier président du parti des fourmis (PDF)     


  1. Futur «palais du Travail», lorsqu’enfin il sera mis en conformité avec «Paix-Travail-Patrie».




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