LETTRE OUVERTE AUX DEPUTES DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
« L'OISEAU DE MINERVE NE S'ENVOLE QU'A LA TOMBEE DE LA NUIT »…
Jeudi 15 mars 2007. Palais des congrès de Yaoundé. Concertation initiée, avec les Leaders des partis politiques, spécialement convoqués à la veille du tout dernier scrutin législatif en date. Le micro, à un Leader assez connu qui, juste après le Discours d’ouverture du Chef de Gouvernement, interpelle promptement et non moins bravement le Premier Ministre (PM) de l’Etat du Cameroun:
« le Drapeau national, posé sur la table et qui flotte là, devant vous, a bel et bien cinquante (50) ans en 2007 ! Ma foi!, il y a penalty, Monsieur le Premier Ministre! La pause politique s’impose, Excellence! Ce n’est pas banalisable… »…
Sourire évidé du PM; puis, après, plus rien à ce propos! L’on passe, sans coup férir, à… autre chose! Aucune voix, pas une seule!, ne s’élève de ladite assistance aux rêves mirobolants, en technicolor, pour appuyer, soutenir ou seconder l’idée! (Absence de relief? Inconsistance culturelle? Vacuité spirituelle? Hypocrisie dominante? Tout ceci à la fois?).
Les consciences de ce beau monde politique, le nôtre, venaient, dans tous les cas, d’étaler manifestement, ouvertement et unanimement leur prédilection avérée pour les subsides trébuchantes à dispatcher, celles-là qui, d’ici peu, tomberont dans leur escarcelle; en plus des positions de faveur, immunisantes, à briguer incessamment…
Mardi 17 mars 2009. Deux (2) années, quasiment jour pour jour après, c'est le Pape Benoît XVI qui, de son reflexe d'instituteur et dans le cadre de sa toute première visite en Terra africana, aiguise opportunément en la figure républicaine de Yaoundé - et ce, à l'occasion de sa toute première Adresse à ce Continent noir - la notion de « devoir de mémoire ». Le Pontife romain formulait, à titre exclusif et en direction du Palais d'Etoudi, le tout premier Message de félicitations! Véritable invite à célébrer, sans fléchir, le Cinquantenaire de l'Indépendance de la « tombe où dorment nos pères »…
Et la suite dudit Dossier ne sera, vous pouvez en témoigner, qu’un cocktail amalgamé, mélange amphigourique ; expressément concocté pour ‘casser la mâchoire’ audit Cinquantenaire (50), froidement enserré sous l’étau des 38 ans de l’Etat unitaire, d’une part ; cyniquement noyé dans les flots coloniaux de la Seine, i, e les 221 ans de la Révolution française (!)…
Mais, vraiment, quel gâchis, chers Elus du peuple !...
Lundi 07 mars 2011. Vous voici donc à Ngoa Ekellé!
Quatre (4) années après 2007, le Cinquantenaire de… l’Etat du Cameroun n’est toujours pas célébré. Et la présente Session, une fois de plus, se tient en ce même mois de mars, résolument… symbolique! En la deuxième décennie du… vingt et unième (21) siècle! Pis encore, en ces lendemains du 11 février 2011, sacrée date, du vrai Cinquantenaire de la… Réunification!...
La même date, si marquante, des vingt et un (21) ans, jour pour jour, de la libération de Nelson Mandela. En ce jour, last but not least, de la… « sortie d’Egypte » du peuple égyptien…
J’ai l’honneur, à plus d’un titre, vous comprenez pourquoi, d’attirer une fois de plus votre auguste attention, d’une part, sur la vacuité établie du 1er octobre prochain, par rapport effectivement au poids fort, intrinsèque, du 11 février dernier, ayant, à l’évidence, marqué le Cinquantenaire du plébiscite focal qui faisait date! A dessein de vous recentrer sur l’essentiel, délibérément vilipendé en 2007! Et ce, en vous rappelant tout simplement ce que vous n’avez du reste jamais cessé d’être : les dignes Héritiers de certaine Alcam (Assemblée législative du Cameroun). Ci-devant, Père–fondateur de l’Etat du Cameroun...
Les révisionnistes, qui, en date, s’accrochent désespérément au pouvoir, peuvent toujours continuer à… s’emmêler les pédales en refusant (ou en faisant semblant) de célébrer ceci ou cela. Ils ne changeront nul iota de la réalité saillante, historique, selon laquelle, l’Etat du Cameroun est une création! Œuvre majeure, exclusive, des doigts de l’Alcam, ancêtre incontesté de votre auguste Chambre. Creuset, pour ainsi rappeler, au sein duquel, nos actuels Attributs de la Souveraineté nationale (Hymne ; Drapeau ; Devise ; Armoiries) sortaient exclusivement de leurs fonts baptismaux, en la date fatidique du 10 mai 1957…
Chers élus, hommes et femmes, du peuple camerounais, tenez enfin!, notre première question:
- Comment compteriez - vous, à votre modeste niveau, corriger le bouquet de la honte sus enregistré, « d'octobre 2006 à août 2008, les trois (3) plus importantes personnalités de l'Etat du Cameroun (Président de la République ; Président de l'Assemblée nationale et Premier Ministre) qui, expressément et tour à tour, auront piétiné les " noces d'or " dudit Etat qu'en toute humilité un citoyen lambda leur avait fait relever par des correspondances référencées, polies et insistantes, formulées à temps utile? En un mot, à quand le... Jubilé de l'état? »
Notre deuxième question:
- En votre juste qualité de « Papa de l'Etat du Cameroun », l'effervescence du Maghreb, concomitante avec la chute de certains autocrates bien connus du landernau devrait certainement, en date, vous préoccuper, pour sûr!...
C'est un truisme, du moins, suffisamment établi que, depuis quelque 29 ans, la Devise partisane, « Unité - Progrès - Démocratie », n'a eu de cesse de gêner et/ou de faire ombrage au fringant « Paix - Travail - Patrie », générique de l'Etat du Cameroun. Cohabitation on ne peut plus cahoteuse qui, trois décennies durant, aura tranquillement et tout aussi profondément engendré l'indécrottable vent de la… corruption, soufflant si violemment, en direct des espiègles hauteurs du… Palais précité des congrès…
Or, comme l'affirme bel et bien l'adage, selon lequel, « l'oiseau de Minerve ne s'envole qu'à la tombée de la nuit », que peut exactement de vous espérer le peuple camerounais, si avide d'assurance et de stabilité, en ce frileux vent du jasmin tunisien dont la bourrasque menace, un peu plus, chaque jour qui passe, de visiter le… golfe de Guinée?...
Troisième et dernière question:
- Tandis que le Guide lybien… G. Moammar agonise, des nouvelles qui nous proviennent de là-bas font état des Camerounais en ce moment même abandonnés à eux-mêmes. N'y a-t-il pas lieu de sommer immédiatement le Gouvernement à faire quelque chose pour nos compatriotes en danger ? Le père de la Jamahirya, et non moins digne héritier de N'krumah qui, il y a quelques années, tirait son Continent un peu plus vers le haut, avec la mise en place à Syrte de l'Union africaine (Ua), n'est-il pas en réalité, à l'instar de Mugabe, coupable, en l'occurrence, victime de son propre mauvais timing de la jouissance du tapis rouge? Autrement dit, Mandela, quant à lui, ne gouverne-t-il pas son Afrique du sud, par personnes interposées, en ayant promptement, sagement su quitter les affaires, cinq (5) années seulement après son accession en 1991 à la magistrature suprême ?...
Que voilà les trois (3) questions... Facultatives! Qu'il nous a plus de vous poser tout de même. Provisoirement!
« Les cimetières en date, ne guère l'oublier surtout, s'avèrent, au demeurant, pleins de… personnes indispensables.- »
Yaoundé, 9 mars 2011
Daniel Boo
Président du PDF
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