Disparition de Gaddafi
Pour un Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine
Le 20 octobre 2011, l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord, en abrégé, Otan, créée le 04 avril 1949 par le Traité de Washington, basée à Bruxelles ; survivance militaire désuète depuis la fin de la guerre froide ; bras armé nonobstant de l’Occident capitaliste qui, 22 ans après la chute du mur de Berlin (1989), ne sait réellement plus contre qui combattre, mais qui, cependant, continue à « exhiber ses biceps » en tirant désespérément, soit sur le… corbillard du défunt Pacte de Varsovie, soit sur des pauvres hères, malchanceuses, pour être nées en zones pétrolières d’Afrique ou d’Asie, cet Otan–là qui, toujours et encore, continue à contempler ses (précieux) missiles, pershing et autres de très grande portée, sans savoir exactement quoi en faire aujourd’hui ; détentrice, en l’occurrence, d’autant d’armes de la destruction massive qui, au juste, n’ont plus aucune utilité évidente, c’est ladite Otan qui, après sa curieuse chasse, acharnée et coûteuse, menée des mois durant en violation flagrante du traité de Westphalie, venait finalement, certes, au détour d’embuscade ourdie, de porter sauvagement la main sur la vie de l’un des plus dignes héritiers du panafricanisme, de W. E. B. Dubois à Kwamé N’Krumah, en passant par Marcus Garvey ! De neutraliser, tout aussi froidement, l’un des plus grands défenseurs de la dignité africaine : Moammar Gaddafi.
L’Homme du mémorable 09 septembre 1999 dont le nom scintillera, ad vitam aeternam, dans le grand Livre de l’Histoire de l’Afrique, qui, en effet, venait de succomber sous les obus malsains de l’adversité occidentale. Le Guide exceptionnel de la Jamahirya arabe lybienne qui, de sa ville natale de Syrte, poussait un peu plus en avant, il y a quelque douze (12) ans, la cause continentale en conviant ses pairs africains à la sortie exclusive de l’Union africaine (Ua) des fonts baptismaux.
Autant relever qu’après les bateaux négriers de la sinistre période de l’esclavage, après les expéditions à objectifs de rapine élargie de la période coloniale, après le franc cfa, créé ce 25 décembre 1945 ; en l’occurrence, vingt deux ans après la chute précitée du mur de Berlin, l’Atlantique nord venait de réaliser, faute de sparring partner, l’une de ses opérations victorieuses certes, mais totalement dépourvues de gloire, en sévissant unilatéralement quelque part en Afrique, en ce 21ème siècle ! Frappant férocement, et ce, des mois durant, celui – là même qui, par le courage de ses actions et la générosité de ses gestes, incarnait les espoirs les plus radieux et les plus rassurants des peuples africains.
Pis encore – et pour ne pas faire les choses à moitié – s’appuyant sur sa clientèle de renégats locaux hâtivement constituée en se désignant « Conseil national de la transition », en abrégé, « Cnt », l’Otan n’a pas du reste hésité de mystifier profondément, en jetant l’insidieuse brume sur la dernière demeure de ladite Icône africaine! Assenant par le fait même le coup de grâce à sa mémoire, à travers ce brouillage plus que bien mijoté du point exact de son inhumation effec-tive…
Certain qu’en dehors d’Abdoulaye Wade, déclamateur rapide qui, à tous les coups, juge utile d’encenser servilement les actes dudit Occident, et d’Alassane Ouattara, prêt à extrader Gbagbo, en dehors donc de ces deux-là que nous devinons si contents de l’admirable besogne de leurs alliés infatués, nous pensons que le reste de l’Afrique, dans le cadre de son Union, devrait s’activer de facto à organiser véritablement des obsèques officielles pour ce digne Fils de l’Afrique, Moammar Gaddafi.
Il est question, à notre sens,
Primo : de convoquer, sans plus tarder, à Addis Ababa, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de l’Union, avec pour unique point à l’ordre du jour, « prendre acte de la disparition brutale du Leader de la Jamahirya ».
Secundo : exiger du Cnt l’inhumation, la plus digne et la plus acceptable, des restes de Gaddafi, et ce, en présence du gratin continental des magistrats suprêmes.
Tertio: évaluer par la suite l’incidence exacte et la portée réelle des conséquences pour l’Afrique de cette disparition tragique.
Quartio : faire, à ce propos, l’inventaire le plus exhaustif de l’Héritage positif de ce Leader exceptionnel, en prenant le ferme engagement de perpétrer et ses idées et son œuvre, en l’occurrence, par tous les moyens possibles ; en désignant d’emblée et pour ce faire, le chargé du suivi des actes du Guide parmi lesdits Chefs d’Etats…
L’Atlantique nord a bel et bien réussi son coup fourré. Toutefois, son aussi brutale fougue confère heureusement et cependant la dimension spirituelle de Martyr, à la suite de Um Nyobe, de Lumumba et de Sankara, à Moammar Gaddafi...
Autrement dit, l’Otan aura certainement, il est vrai, à l’insu de son gré, rendu le plus précieux service au continent africain, dès lors que la disparition de Gaddafi ne peut, à proprement parler, que galvaniser les esprits des millions de jeunes Africains, en suscitant effectivement l’émergence, de par le Continent, de plusieurs autres figures et/ou consciences de la race, plus que jamais édifiées ; braquées et décidées à s’insurger bravement contre ledit Otan : véritable… Satan des temps contemporains.-
Daniel Boo
Président du PDF
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