Lettre Ouverte à la Conférence Episcopale Nationale
Contemplation prolongée de la photo de Nabuchodonosor
Votre Excellence, Monseigneur l'Archevêque - Président de la CENC,
C'est avec un réel plaisir que je me permets humblement d'adresser des éloges, pour l'essentiel, à votre haute dignité ecclésiastique - en ma qualité ordinaire de catéchumène laïc, chrétien catholique, d'origine presbytérienne, certes, baptisé et communiant, depuis décembre 1980. Paroissien régulier de Yaoundé - Kong, et non moins - les proportions gardées - « le tout premier étudiant camerounais à avoir pris part, il y a trente (30) ans de cela et sous le couvert de la délégation des étudiants de Rfa, aux toutes premières JMJ (journées mondiales de la jeunesse, Rome, Univ 81, avril 1981), initiées et organisées par Sa Sainteté le Pape Jean Paul II, de regrettée mémoire»...
Je me permets, à cet effet, de vous faire tenir ci-après les remarques voulues constructives, d'une part - excessives, pour certains - en rapport, dans tous les cas, avec l'organisation, quasi-irréprochable, du deuxième (2ème) Congrès panafricain du Renouveau charismatique catholique, tenu du 22 au 28 août 2011, sis au palais des sports de Yaoundé (Cameroun), hélas!, sous l'agaçante effigie de certain… Nabuchodonosor :
Primo: Chapeau néanmoins, pour le réaffirmer, pour les effluves spirituelles de ce Congrès de référence chrétienne, dont vous aurez bel et bien présidé, d'entrée de jeu, la messe pontificale d'ouverture. En présence effective du Représentant personnel du Chef de l'Etat, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Secundo: Félicitations, pour le dire derechef, pour la réplique évangélique, véritablement habile, de nature à confirmer « le Sel de la terre et la Lumière du monde (Mt.5 :13-16) » que nous sommes, à n'en pas douter, et ce, en notre qualité de Chrétiens engagés, issus de tous les horizons, d'Afrique et/ou du Monde. Revendiquant fièrement le statut de « sarments du vrai cep (Jn.15:5) » qu'est notre Seigneur Jésus Christ.
Tertio: Puis-je, cependant, vous révéler pourquoi, quoique l'affirmant, nous n'aurons toutefois pas, à aucune occasion, physiquement assisté, auxdites agapes chrétiennes, ô combien édifiantes ! Et ce, sans du tout remettre en question ni la qualité des exposés ni celle des intervenants, parmi lesquels, un certain prêtre exorciste d'origine indienne, dont l'écho des effluences vibratoires du « verbe fait chair (Jean1:14) », opérationnel et anti - démoniaque, prononcé au nom de Jésus - Christ, a vite fait de nous retrouver, là où nous étions justement claquemurés...
Relevons, une fois de plus, pour le dire plus clairement, que ce refus de franchir les parvis dudit « palais des sports » remonte, à proprement parler, à bien plus loin encore. En l'occurrence, depuis son ouverture même ! Et pour cause ! Ce qui, en l'occurrence, permettrait de comprendre que la tenue dudit Congrès de référence n'ait toujours pas réussi à nous plier pour nous y rendre. En l'occurrence, pour nous décider à franchir enfin les parvis dudit palais, du reste construit par nos amis les Chinois! Refus fondé, au demeurant, sur la présence, en ladite enceinte, de… portrait géant, quadri-chromique, déclinant cyniquement le « large sourire » de certain Roi de la terre, de la trame précitée de… Nabuchodonosor.
D'autant plus que mon Eglise, catholique, romaine et apostolique, passe, depuis des lustres, pour être l'une des championnes, en matière de vigilance pointilleuse! Au chapitre appréhension et/ou discernement des valeurs… iconographiques! Pis encore, chaque fois qu'il est question chez-nous de passer à l'instant, plus que grave et profond, de la célébration effective… de la sainte Eucharistie!
Aucun « corps étranger » - susceptible de distraire les fidèles du vrai Dieu de Moïse, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, par exhibition indue de tel ou tel autre « veau d'or » sibyllin - n'étant alors permis de figurer, pour une raison ou pour l'autre, en ce décor méditatif et altier et serein, i, e sacré et consacré!
Je garde, à ce propos - vous excuserez sans doute ce grain de fondamentalisme - l'arrière-goût de certain… gâchis spirituel! Et ce, pour la simple et bonne raison que le décor choisi pour le déroulement effectif des travaux dudit Congrès aura, à notre sens, profondément été irrité par une aussi insidieuse… « icône », homozygote, étrange, voire, quasi- anecdotique!
Défaillance protocolaire? Pour sûr! Les organisateurs auraient bel et bien, estimons-nous, dû négocier et obtenir effectivement le retrait provisoire dudit « portrait géant » de certain « roi de la terre ». Lui qui, en sa qualité d'ancien séminariste, aurait, sans nul doute dû, à son niveau précis, accepter, tout aussi humblement, de baisser pavillon, ne fût-ce que temporairement, en s'éclipsant volontairement pour que sa silhouette ne hante, ni n'agace, tout aussi inutilement les saintes messes, certes, le cours inédit de tels lumineux travaux, en général. En un mot, pour ne pas embarrasser, par dissonance oiseuse, sournoise, insidieuse, les précieux transports spirituels de ce Congrès, on ne peut plus historique ! Si porteur, pour tout dire, d'élévation des esprits des peuples réunis d'Afrique, en sa deuxième édition…
Veuillez, par conséquent, Excellence Monseigneur l'Archevêque, retenir la remarque réservée, selon laquelle, des limites, il y en a assurément, en matière de concessions à accorder, chaque fois qu'il s'agit bel et bien de présider et de lire, le plus pontificalement, notre antique et sainte Messe!
Surtout, face à l'impérieux devoir, le nôtre, de perpétrer constamment l'esprit authentique, en l'occurrence, la grande Œuvre de nos précurseurs dans la foi, de nos martyrs, de nos figures de référence, parmi lesquelles, l'Apôtre Paul - dont nous célébrions en 2009 le deuxième Millénaire. Ce dernier qui, en son temps, fut jeté en prison par certain Empereur romain, pour avoir osé « refuser de s'agenouiller devant lui »…
Vous auriez bel et bien dû, Monseigneur l'Archevêque, refusé, à votre tour, de contempler, pis encore, faire contempler, tout aussi longuement, en l'occurrence, tout au long dudit Congrès, la si grande photo-couleur-là de l'Homme-lion, en poste à Yaoundé : certain Homme-président, non moins, insatiable futur candidat à sa propre succession, ne rêvant qu'à mourir en ces fringants chrysanthèmes! Et ce, après quelque 30 ans de… vacances au bout du monde : de laxisme et d'inertie gouvernante et d'anti-développement, sis à Camaroes!
Trois décennies de culte têtu de l'ego ! De réflexion ménopausée ! En ce pays des « crevettes » - et non des hommes ni des femmes ! Trois (3)! Qui en ont fait l'appendice des malencontreuses et tout autant décriées… inégalités sociales! Erigées, celles-là, avec la complicité active d'autant de décrets de 13 heures, porteurs d'avantages de toute nature, pour sa petite caste : ses Sg/Prc bagnards! Véritable fontaine des privilèges aux hauts gradés militaires, de l'autre côté! Tant de personnages narcissiques, bénéficiaires sine die de tous les imaginables passe-droit, pour la défense desquels, ils sont prêts, à tout moment, à tirer à bout portant sur leurs frères et leurs sœurs, pour peu que ces « crevettes » citoyennes ouvrent les yeux en revendiquant quoi que ce soit, les facultés humaines enfin recouvrées ! Qu'elles refusent un beau jour de continuer à être… disposées en tas! (A qui irions-nous, Seigneur ? Qui nous roulera la pierre ?)... Salutations renouvelables - et que Dieu…!
(Août 2011)
Danie Boo,
Président du PDF
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