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Mourir d’aimer1

Il était une fois Paul(ine)…!

A deux (2) jours du scrutin présidentiel du 09 octobre 2011, le décret présidentiel n°2011/335 du 07 octobre 20112 venait en effet de mettre fin, de façon quasi-spectaculaire, à tel mandat de membre du conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), Madame Pauline Biyong.
Ce faisant, le Président Biya, à titre exceptionnel, aura certainement posé l’un de ses actes les plus réactifs ! Autrement dit, des plus expéditifs de sa régence pluri-décennale. Redorant, en passant – à titre provisoire ? – le blason de la presse, reconnue en régime démocratique normal comme constituant l’intrépide quatrième pouvoir.

Pareille réaction de la haute autorité, plus que rare par ici, aura en l’occurrence, plus d’une fois, été vainement attendue, sous la forme de limogeage, à défaut de démission volontaire comme ça se fait ailleurs en civilisation avancée, en cas d’écart établi, et ce, lorsque, tour à tour :
- Pierre Désiré Engo avait à l’époque cru devoir appeler la police en rescousse pour déployer le canon à eau sur des pauvres vieillards, réclamant pacifiquement leurs arriérés de pension ;
- Jean-Baptiste Nguini Effa de la Scdp fut au centre de la catastrophe de Nsam ;
- Michel Zoa et Iya Mohammed, aux lendemains de la débâcle sud africaine des Lions indomptables;
- Amadou Ali, après ses récents propos controversés, révélés par Wikileaks.

La promptitude présidentielle de ce genre remonte, à bien suivre l’Homme en poste, à quelque 13 ans ! Nous étions à la veille de certaine Coupe du monde, édition « France 1998 ». Et les yeux du monde entier, instantanément braqués sur… Vincent Onana (Vo) ! Au centre de certain trafic de billetterie Fifa, réservée au Cameroun ! Les couloirs pestilentiels de Kondengui ne pouvaient alors que s’ouvrir, promptement, pour ce président en poste de la Fécafoot – vainqueur récent de Bell. Mesure provisoire ? A n’en pas douter ! Question de laisser passer tel vent punitif de l’opinion universelle, en ce pays de… l’impunité. Quitte à relâcher le « brave » au lendemain de ladite coupe, par retour au vrai visage local, de ce pays où il n’est pas du tout… interdit de voler! Et même, porter ce Vo-là, par la suite, au piédestal immunisant de Député de la République !...

Revenons à ce niveau à l’affichage 2011 du Candidat naturel, pour relever, en termes clairs et nets, que les flots bouillonnants du gigantisme, disproportionné et unilatéral, de la photo de… Paul, auront, en fin de compte, carrément emporté… Pauline. Ouais!!!
Masculin et féminin ; le yin et le yang ; la pile et la face ; c’est la cour et le jardin, expression bivalente de la même réalité, non ?
En d’autres termes, la complémentarité dialectique, que nous essayerons de relever dans les lignes qui suivent, on following à la trace et les actes et les gestes de ces deux acteurs connus, à une échelle et à l’autre, de la vie publique au Cameroun. Au regard effectif de leurs patronymes plus que rapprochés déjà par relief constitutif, architecture exacte et autres matériaux géographiques…

De Pauline, retenons brièvement le brillant cursus de telle jeune cadre, fille de pasteur Epc, intelligente et dynamique. En poste à la Caisse nationale de la prévoyance sociale (Cnps).
Elle qui, dès 1991, a promptement cru devoir prendre le train politique attenant au nouveau vent de la démocratisation, en déposant sitôt ses bagages au service de la communication de l’Undp, successivement piloté par le duo Samuel Eboua/Maigari Bello Bouba.
Pauline qui, par la suite, démissionne tactiquement de ladite chapelle, pour se consacrer – exclusivement ? – aux activités de son association apolitique, légalisée. En formule « Ong uni-personnelle (!)» : la Lefe (ligue pour l’éducation de la femme et de l’enfant).
Ce qui d’emblée lui permet de naviguer, moyennant rémunération, en qualité de consultante auprès des organismes du système des Nations unies (Pnud, Unfpa, etc.).
Son journal ‘ La Cité ’ animant, sporadiquement, de l’autre main, les débats politiques, en « faisant bouger la Cité », comme elle le dit clairement…
Tandis que son agence de la communication glane, elle, de temps à autre, des marchés précis, par-ci ou par-là.
Pauline qui, en plus de quoi, a bientôt la bonne idée d’animer, toujours en ses installations de la Cité verte, son « Club de la pensée ». Qui propose tous les jeudis, une réflexion ciblée à des leaders d’opinion et autres bonnes volontés de la Cité capitale.
Puis, chemin faisant, la Dp de ‘ la Cité ’ engrange bientôt médaille et distinction française. Solennellement décernée tel 14 juillet…
Que voilà le décor de référence où interviendra le décret n°2011/204 du 07 juillet 2011 portant nomination des (6 nouveaux) membres du conseil électoral d’Elecam. Surprise chez Pauline ! Agréable, Dieu le sait, qu’à titre personnel, nous avons sincèrement saluée, c’est-à-dire, vivement applaudi ce succès de notre comparse.

Revenons cette fois à Paul, dont l’Histoire n’est du reste que secret de Polichinelle. Inutile à ce niveau de s’y attarder en détails. Son amour, à en mourir, du pouvoir n’est que patent : la constante la plus saillante qui soit ! Crevant d’autant plus les yeux qu’il fourbit déjà ses armes pour 2018 - dixit Fame Ndongo !
Son programme politique, ô combien éloquent, slalomant au gré des vents, depuis quelque trente (30) ans et d’une élection à l’autre, entre « rigueur et moralisation » ; « libéralisme communau-taire » ; « homme – courage » ; « homme-lion » ; les « grandes ambitions » ; jusqu’aux actuelles « grandes réalisations3 »…
Puis, chemin faisant, le glorieux quatuor de Cinquantenaires républicains – Etat du Cameroun (2007) ; Assassinat de Um (2008) ; Indépendance (2010) ; Réunification (2011) - viendra surprendre l’Homme du 06 novembre en son piédestal-là, en lui conférant la redoutable charge de gérer un aussi lourd patrimoine socio - culturel : le devoir de mémoire…
Pour qu’en guise de bilan, l’on déplore en date d’aujourd’hui qu’à l’exception notable, à contours subconscients, en l’occurrence, de ce geste involontaire qui établit que, seule « la clôture en apothéose du Cinquantenaire de l’assassinat de Um Nyobe », ce dimanche 13 septembre 2009, ayant revêtu la forme de mémorable chorégraphie, proposée par l’Injs, sis au stade de l’Indépendance4, à l’occasion de la finale de la Coupe du Cameroun, aura été honorée de la présence du Président Paul Biya. En dehors de quoi, aucune des autres dates, appendice avéré, incarnation vivante de ce devoir de mémoire n’aura eu droit à quelque légitime tour d’honneur républicain.
Ni le 10 mai 2007 (jeudi) ! Ni le 1er janvier 2010 (vendredi) ! Ni enfin le 1er octobre 2011 (samedi) ! Drôle de record, non ?
Célébrations finalement assurées, pour les deux dernières citées, par les deux (2) cerceaux géants érigés, voire, qui trônent tranquillement en la poste centrale de Yaoundé !
Pseudo-célébration, assurée, quant à elle, à partir du cabinet civil d’Etoudi, par :
Primo : tel pagne mal aimé, en comparaison à celui du 08 mars, promptement rejeté par le vaillant peuple…
Secundo : tel forum « Africa 21 », programmé pour magnifier obliquement la magie du « 20 mai », i, e la précieuse « trouvaille » de 1972, dénommée « Etat unitaire ».
Présence discrète de Pauline, à tous les rouages, via le cabinet civil, dans la gestion et du pagne foireux et des bons de carburant et de plusieurs autres éléments rattachés à ce Cinquantenaire du « 20 mai » !...
La déchéance de Pauline, si vraiment c’en est une, n’est-elle pas celle de Paul?...

Dans moins de deux semaines, la Cour suprême, siégeant en sa qualité de Conseil constitutionnel, intronisera, sans bavure, l’« homme de la paix »…
Sur fond, cette fois, de l’absence prochaine, remarquée, en 2012, des Lions indomptables d’Afrique à la prochaine Coupe d’Afrique (Can) ! La belle Dame-là, qui, par-ci et entre-temps, s’est érigée en incontournable mascotte politique. Même si sa toute dernière édition en la Cemac , remonte à quelque 40 ans, un certain « Yaoundé 1972 », de vénérée mémoire…
Des consonnes, puis, des voyelles, aussi placées en symbiose, ne traduisent-elles pas, en l’occurrence, l’ondoyance de certain Président, désespérément accroché à la présidence et de l’Etat et de sa faction politique, d’une part ; et de l’autre, la quête acharnée de telle Citoyenne à patronyme tout à fait similaire, présente à tous les râteliers, certes, faisant feu de tout bois dans sa compréhensible fureur de vivre; au cœur, l’occasion faisant le larron, de la gestion des prébendes rattachées à la célébration oblique précitée, et ce, grâce à ses accointances au cabinet civil ?

En guise de conclusion, permettez-nous de pronostiquer que Pauline, d’ici peu, va rebondir quelque part, à coup sûr! Sa déchéance ne pouvant nullement, en ce Yaoundé-ci, s’avérer définitive.
« Mourir pour l’affichage de la précieuse photo », n’est-ce pas, à proprement parler, « mourir d’aimer » ?…

(11 Oct. 2011)               
      Daniel Boo
      Président du PDF

  1. Célèbre Film des années 60, tel Roméo et Juliette.
  2. Société des amis de Mongo Beti. L’acte présidentiel du 07 octobre 2011 survient remarquablement, faut-il le relever, ce jour du 10ème Anniversaire de la disparition de Mongo Beti. Ses amis de la Sambe - F. Eboussi, A. Eyinga, Jean Kamdem, Dorothée Kom, D. Boo, J. B. Ketchateng et autres – alors réunis autour de la veuve Odile née Tobner, dans le cadre d’une excursion, de la Libraire des Peuples noirs à Akométam, petite bourgade située entre Mbalmayo et Sangmélima, où ils sont allés se recueillir, autour de son tombeau, sis à son village natal…
  3. Aucune commune comparaison avec l’unique phonème, Ujama’a, retenu de certain Leader tanzanien, Julius Nyerere, de regrettée mémoire...
  4. Encore désigné « Ahmadou Ahidjo ».



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