Le Procès, le Glaive et la Balance

Dans son film intitulé « la vie privée », la célèbre star du cinéma français, Brigitte Bardot, promène les spectateurs dans les dédales rocailleux et les revers ardus du « fruit défendu » : ce sexe qui, de nos jours, se trouve à l'origine de rocambolesques liaisons ; d'insolites accouplements, les uns, plus coupables que les autres...

La « question camerounaise » en ce début d'année - autrement dit, les convulsions, avérées profondes, du « berceau de nos ancêtres », provoquées par la publication de certaines listes obliques - délie déjà les 'becs' de certaine presse occidentale qui, piquée au vif, celle-là, tire, à boulet portant, sur la bande à Biloa Ayissi ! A l'instar de certain Rfi, ayant cru devoir, ce matin (du 15 février 2006), franchir la ligne jaune de la décence pour formuler son procès contre ladite presse, qualifiée sans façon de (je cite) « presse de caniveaux ayant récemment publié une liste de soi-disant homosexuels ». Véritable Château de la terreur, non ?

O surtout, ne perdez pas les pédales, chers confrères occidentaux ! Toutefois, si vous vous enfoncez vous - même, alors, comment ne vous aiderions-nous pas à vous planter davantage ?…

Tenez ! Nous comprenons, il est vrai, votre profonde peine. Vous qui, rien à y dire, êtes à la base de la civilisation ; vous qui avez inventé la poudre ; vous qui avez trouvé la pénicilline, antalgique de nos graves infections ; encore vous, qui avez inventé l'ordinateur, à la suite de la roue ; en plus de l'imprimerie, et de bien d'autres merveilles du Dépôt universel…

Chers confrères occidentaux, vous qui, des siècles durant, étiez les Maîtres absolus de tout, faisant la pluie par-ci et le beau temps par-là ; artisans de l'esclavage et de son abolition ; de la colonisation et de la christianisation, l'envie nous vient de vous dire que, pour une fois, l'un de vos fulgurants « produits » jamais ne passera chez-nous, ne fût-ce qu'au nom de la précieuse diversité culturelle - si chère à l'Unesco. A cet effet, ni le pouvoir ni la puissance matérielle, rien, croyez-moi, n'y peut, face au cinglant veto de nos profondeurs culturelles. Et les personnalités douteuses de subir, quant à elle, le châtiment naturel du rouleau compresseur de nos profondeurs… culturelles.

Civilisation ! Civilisation ! Merci donc pour le procès et le glaive et la balance !

Mais, qui donc, au juste, n'est pas civilisé ? Le Nègre, vous le savez, a plutôt beaucoup souffert, depuis des temps immémoriaux. Et le Nègre, procréateur juré, n'a heureusement que faire, cette fois-ci, du quidam-là qui se trompe de… femelle (et/ou de mâle) ! Continuez donc, tout seul, à expédier l'antique pouvoir créateur, certes, l'irremplaçable liquide séminal de la vie, dans le décor nauséeux du plaisir, insensé et stupide ! Civilisation ! Civilisation ! (Mais qui donc est vraiment civilisé ? Et puis, à quand résolument la normo - sexualité ?).

Liaison secrète et coupable, l'homosexualité ne passera pas chez nous. C'est l'enfer de nos tropiques que Monsieur le Ministre commence sur ces entrefaites à éprouver (dans sa chair à lui) ;

Liaison secrète - la coupable - le dernier train a décidé de siffler sur l'homosexualité, à partir de Yaoundé, figurez-vous, chers confrères !

Liaison secrète des amants (de la stupidité), tous les produits occidentaux - sauf l'amiante, bien sûr, de votre Clémenceau-là ! Retour à l'envoyeur du toxique homosexuel, à circonscrire, dans sa portion la plus congrue ! Qui ne franchira pas de si peu la brigade de nos vigilants douaniers…

Liaison coupable des amants stupides (et fiers d'eux - mêmes), ce produit occidental - que vous connaissez si bien, que vous aimeriez banal ici chez-nous, et ce, par le biais des plus clandestines voies des pouvoirs de tous ordres - ne passera vraiment pas, inch Allah ! Echec et mat à la… mondialisation !

Homo, sois enfin saisi d'être vu, sinon, surveillé de près ! Tiens-toi plutôt tranquille : les vigilants douaniers noirs vous sauront repousser. Très énergiquement ! Bien loin de nos frontières, dès lors que l'étiquette est claire sur votre flanc estampillé : IMPORTATION INTERDITE! (Hi ! Hi ! Hi !)

Homo ! Homo ! Oui, restez donc là-bas à Rfi et soyez-y chez vous. Nous restons aussi chez- nous ! Dites alors à Monsieur le Ministre de vous rejoindre à Rfi, nous vous le prêtons… définitivement - car nous n'en voulons plus ici ! Pour que vive (et s'épanouisse) une telle liaison coupable des stupides amants de l'enfer !

Rfi a parlé ! (15 février 2006)

                Vive Monsieur le Ministre!


       Daniel Boo,
       Président du PDF