THEOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
CENTENAIRE DES MARTYRS D’AFRIQUE (1914-2014)
POUR UN EXORCISME COLLECTIF DU SOUCI DE L’IMMEDIAT
«Que chacun de vous utilise pour le bien-être des autres, le don particulier qu’il a reçu de Dieu (1 P. 4 : 10)»
22 Novembre 2014 (samedi). L’Histoire l’a retenu : «l’Apôtre que Jésus aimait», présent à l’agonie, i, e à l’instant même où le Christ expira, à côté de Marie et au pied de la croix, ce Disciple à qui Jésus confia Sa mère, Jean, a bien voulu, en l’espace de seize (16) ans (1998-2014), reprendre son bâton de Berger, ici même, en l’entité catholique de Yaoundé, la Cité capitale...
Revenons, pour tout récapituler, sur la série de coïncidences, relevées au Cameroun, en cette Eglise en général, à l’Archidiocèse de Yaoundé en particulier, ayant précédé l’Evénement, et ce, en l’espace de quelques mois seulement, pour se figurer à quel degré la vigilance devrait, plus que jamais, être de mise, dans l’Eglise et en dehors, pour décrypter autant de signaux d’espoir, à l’effet de ne pas rater le grand train des mutations positives qui, indubitablement, se profilent à l’horizon, concomitantes avec la béatification annoncée du tout premier Saint de chez-nous : Mgr. G. Henri Vieter (1853-1914).
Constat patent et clair au sujet du mot ‘centenaire’, en cette Année 2014.
Référence majeure au chapitre du martyrium, aussi bien au Cameroun qu’en toute l’Afrique!
Tant de pertes délibérées en vies humaines, relevant de la grande guerre, la toute première! Conflit totalement extérieur, n’ayant, à ses origines, rien à voir avec l’Afrique! Terreur si majuscule! Enrôlement aussi impitoyable du plus vieux continent, avec (usage et) abus de ses ressources humaines et matérielles conviées, à son corps défendant, à la défense de telle cause absolument excentrée, inscrite aux antipodes des intérêts spécifiques de nos générations de fils et de filles!
(Figurez-vous la bagarre, entre mamba vert et vipère, déclenchée à tel sommet de palmier! Dégringolade subite des deux (2) serpents qui, promptement, s’abattent par-ci sur le dos de la tortue, fracassant violemment par-là la fragile coquille du pauvre escargot!). Eéééi!
(Malchance, en voici donc!)...
Passons quand même!...
Janvier 2014. Début d’année marqué par la visite à Yaoundé, cimetière de Mvolyé, d’un groupe de cinq (5) touristes très spéciaux, d’origine allemande, conduits par le curé de Kappenbeck, la ville d’origine en Rhénanie du Nord Westphalie de l’Apôtre Vieter du Cameroun.
Venus lire, en leur langue d’origine, en présence du futur Evêque, P. Bruno Ateba, sac et germanophone, la prière consacrée à la béatification du premier Evêque pallottin du Cameroun et du Monde (1905), Mgr. G. H. Vieter qui, le 08 décembre 1890, plaçait le Cameroun, à Marienberg, via Edéa, sous la protection de Marie, Reine des Apôtres.
17 mai 2014. Stade municipal Lamido Yaya Daïrou de Maroua. Sacre du tout premier Evêque pallottin camerounais, Mgr. Bruno Ateba Edo, sac.
08 août 2014. Centenaire des martyrs tombés en cascade ce 08 août 1914 aux quatre (4) coins du pays, par exécutions sommaires!
De Rudolf Duala Manga Bell aux dignitaires de Maroua, en passant par Martin Paul Samba (Ebolowa) et Henri Madola (Kribi).
1er novembre 2014. Réception avec pompe à Mvolyé, chez les siens, moins de six (6) mois après son sacre précité, en la même Basilique où, cinq (5) années plus tôt (mars 2009), le nouvel Evêque recevait, en sa qualité de son premier Recteur, le pape allemand, Benoît XVI.
22 novembre 2014. Le 5ème Pallium et 2ème Jean Archevêque, prend ce jour possession de l’Archidiocèse de Yaoundé.
Foisonnement spirituel donc, aussi remarqué, au sein de l’Eglise et en dehors. Du genre même qui, plus que jamais, devrait interpeller les Théologiens du développement, pasteurs et autres, pour que leurs homélies focalisées, continuent à tirer les fidèles et même, le reste des citoyen(ne)s toujours plus vers le haut, en s’attaquant frontalement aux racines si connues de la misère collective, sur le triple plan spirituel, intellectuel et matériel...
Dans une des précédentes éditions du Rock/Rocher, la remarque était faite, selon laquelle, de Platon à von Braun, en passant par Galilée, Copernic et autre Albert Einstein, les grands savants de ce monde sont restés unanimes au sujet de la Théologie en tant que discipline de la convergence de l’ensemble des autres sciences connues — sociales, scientifiques, humaines, anthropologiques, exactes, ingénieries, culturelles, sociopolitiques, etc.
Le Théologien du développement devrait ainsi, à tous les coups, naviguer bien au-dessus du lot, de par la pertinence inattaquable de ses arguments; compte tenu de l’autorité incontestée de ses prises de position, en privé ou en public.
CAMEROUN : QUEL PROJET DE SOCIETE ?
C’est le Thème du Colloque organisé en avril 2010 à Mvolyé au Centre St Jean XXIII, par l’Archevêque VTB de Yaoundé sur le Cinquantenaire de l’Indépendance du Cameroun (1960-2010).
Echanges alors placés sous la modération de la journaliste de la Crtv, Xavérie Nga Zoa.
Conclusion unanimement prise par les participants : CE CAMEROUN DE TOUS NOS VŒUX OU L’HUMILITE SERAIT LA REINE!
A bien observer les sociétés humaines, en général, camerounaise, en particulier, l’on se rend à l’évidence que le ‘souci de l’immédiat’, lot le plus normal du reste, et partant, le plus partagé à l’échelle universelle, autrement dit, notre ‘quête individuelle de confort quotidien’, que l’on pourrait résumer en «comment se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer, se cultiver, se détendre, etc.»; en un mot, le «comment vivre décemment». Manifestement hanté par certain insidieux démon qui, une fois identifié, devrait être expulsé, sans autre forme de procès!
Pour conférer enfin à notre Société — et ce, par le biais du partage samaritain — son visage le plus humanisé possible, vers son équilibre tant recherché : le refus de la misère.
C’est la réflexion, à laquelle, les Théologiens du développement devraient, à notre sens, s’atteler sans démordre.
Question d’organiser, dans un délai assez proche, le grand exercice d’Humilité précitée : cérémonie d’exorcisme collectif de notre vilain souci-là, manifestement hanté!
Il y va de l’Avenir même de la «Tombe où dorment nos pères». Du Futur reluisant de ce pays, nôtre, à léguer à nos descendants.
QUELLE GENRE DE TRANSITION POLITIQUE AU CAMEROUN?
Question ouverte, posée à tous, en ce moment précis, et très spécifiquement, aux Théologiens du développement… Interrogation majeure qui, en cet instant même, devrait alimenter les diverses chaumières, pour que l’on planche enfin, sans détour, autour de ce couteau si dangereux, à double tranchant!
Urgence signalée par-ci des ferventes prières, à élever patiemment et avec insistance, par l’ensemble des croyants monothéistes. Tenez!
N’a-t-on pas vu le pays d’Afrique dénommé Somalie, tomber du jour au lendemain en décrépitude prolongée, sous disparition avérée de l’Etat, et ce, depuis le départ de son dictateur Mohammed Siad Barré?
Ne voit-on pas la Lybie, totalement en lambeaux, depuis le 20 octobre 2011 (jeudi), date de l’assassinat par l’Otan du Leader de la Jamahirya, le panafricaniste Moammar Kaddafi?... Que n’a-t-on enfin perçu, plus loin en Europe de l’est, certaine Yougoslavie, république fédérale hier sereine, éclatée en plusieurs Républiques, à la mort de son homme à poigne, le Maréchal Josip Bros Tito?
L’aventure Cameroun ne saurait, quant à elle — puisse Yahvé nous entendre — s’apparenter à ‘chaos’ au crépuscule du ‘Renouveau’.
Les Théologiens du développement devraient, à ce propos, fermement demander à tel ou tel autre «lecteur de boule de cristal» qui l’aurait affirmé quelque part, de bien vouloir retirer, pendant qu’il est temps, son odieuse prophétie-là!
Silas Maliga,
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