HOMMAGE AU KAILCEDRAT DE BONALEA
MA « DERNIERE LETTRE » A PAPA EDOUARD KOULLA (1927-2021)
Il est 17h30 mn à l’avenue Winston Churchill de Yao, ce mardi 21 du mois de décembre 2021, et c’est tout en face du présent siège de l’Anafoot (Académie nationale de football), en la villa enchâssée entre le Ministère de la communication (Mincom) et la résidence « camaroes » de l’ex-Ministre de la recherche et de l’innovation, Pr. Henri Hogbe Nlénd, que je viens juste d’appuyer sur la sonnerie, emmitouflée en paysage de verdure...
Ici exactement, aura, des décennies durant, vécu l’ex-Directeur général de la Société camerounaise de banque (Scb), ex- Directeur du budget, porté, en 1985, au rang à prestige de Ministre des finances (Minfi).
Il s’appelait Koulla Edouard (1927-2021), diplômé de l’Ena de Paris (France), né le 27 avril 1927 à Bonaléa (Mandouka), en pays Abo, de la région du Littoral camerounais, décédé quelques jours après ma visite, à l’hôpital central de Yao.
Et il convient, à ce niveau, de rappeler les circonstances exactes de notre toute première rencontre qui remonte à 38 ans (1985), et très précisément, quelques moments après sa nomination effective au poste ministériel précité.
Tenez ! Par un exceptionnel concours de circonstances, il se trouva que je fus ce jour en visite de courtoisie chez l’ex Directeur de l’administration générale (Dag) du Ministère de la Santé publique, f. Hongla-Momha. Ce dernier qui, à l’instant, me demande de lui tenir compagnie en prenant place dans son véhicule pour aller présenter à chaud ses félicitations au tout nouveau Minfi, dont le nom venait justement d’être lu à la radio…
- Jeune frère, je t’amène chez un nationaliste, tellement redouté par les Français, lorsqu’ils l’aperçoivent dans la délégation camerounaise pour des quelconques négociations, me souffle f. Hongla Momha, en pleine circulation…
Autre prochain ‘moment fort’ de ladite relation, effectivement venu raviver ledit cheminement : le décès subit, 5 années plus tard, ce 10 août 1990, de mon regretté oncle, ex Secrétaire général de l’Epc et non moins, ex premier Modérateur de la paroisse Adna, rue Ceper, f. Rév. Pasteur Albert Théodore Nyemb (1928-1990).
Instants tout à fait douloureux, partagés avec certain f. Pr.-médecin Malounga, originaire de Kribi. Occasion supplémentaire pour moi de découvrir, quelques années plus tard, les talents inattendus d’évangéliste de ce prud’homme aux captivantes homélies dominicales, sporadiquement écoutées, lorsqu’il lui plaisait d’en effectuer en l’autel de cette paroisse Albert Théodore Nyemb de Ngoa Ekellé.
Par la suite, c’est la disparition, il y a quelque 5 ans, de certaine foudroyante beauté féminine de femme métissée, originaire du grand nord, la toute première camerounaise nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun, en poste au Benelux, Son Excellence Madame Simone Mairie. Proche parent de l’ex première Dame f. Germaine Ahidjo, qui offrira la singulière occasion de revenir sur les traces efficaces de la grande Histoire sentimentale de ce Papa Edouard, en ses années de jeunesse…
Signalons, last but not least, tel enterrement provisoire, opéré en terre étrangère, et très exactement aux Etats Unis d’Amérique (Usa) – et ce, en attendant les jours protocolaires meilleurs - du diplomate camerounais porté en date et jusque-là au rang le plus élevé, de Secrétaire général adjoint des Nations unies, en la personne de Michel Doh Kingué. Ce dernier qui compta parmi ses plus intimes, voire, avec qui, il s’évertua à sortir des fonts baptismaux le grand projet « Sawa Beach », apparemment rangé en date et sans suite connue aux calendes bantous…
- Monsieur le Ministre ?
- Non, s’il te plaît, appelle-moi plutôt « Monsieur le Directeur du budget » !
Allusion fort exacte, selon Papa Edouard, au sommet de sa fulgurante carrière, à ce poste-là, assumé sous l’ex-Président Ahmadou Ahidjo, qui lui donna l’opportunité exceptionnelle de « chiffonner » financièrement et à plus d’une occasion, moult et un chefs de départements ministériels, en secouant purement et simplement la tête pour leur dire que leur dépense projetée n’avait aucune chance d’être effectivement exécutée…
Sacré Papa Edouard, unique Ministre qui, un beau soir, me prit dans sa limousine, décidé à connaître de visu le lieu de ma résidence logée en tel fond de mon sous quartier.
N’est-ce pas beaucoup dire du fond d’humilité pratique, sous altruisme chrétien qui, par-dessus tout, t’habita, cher Papa Edouard ?
Mes vives condoléances à ta charmante veuve, Madame Pr. Shiro !
Repose en paix à Bonaléa et,
- Que ton âme soit à jamais bénie !
- Yichiye Zichro Baruch, in Hebrew.
© Daniel Boo, Dr.-Ing.
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