SYSTÈME DES NATIONS UNIES
DEFIS RELEVES, OBSTRUCTIONS ORIENTEES,
REGNE DES RAPPORTS DE FORCES
De 1945 à 2015, le système
des Nations Unies,
convient-il de relever,
aura, à n’en pas douter,
connu des orientations diverses
qui ne disent pas nécessairement
leur nom exact. De sa bipolarisation,
Usa—Urss, à l’actuelle
mondialisation—globalisation,
marquée par l’inexplicable survivance
de l’Otan, l’on saura
dénombrer, pour peu d’être vigilant,
comme signalé en titre, des
défis relevés, mais en plus, autant
d’obstructions orientées,
sous le couperet redouté de certain
droit de veto, utilisé ou non,
au niveau du Conseil de sécurité.
De la Conférence de Brazzaville
(1944), présidée par Charles de
Gaulle, jusqu’à ces années 60,
marquées par les indépendances
des Etats africains, beaucoup
d’eau sous les ponts desdits
Etats au moins, notamment,
pour l’Algérie et le Cameroun,
les deux uniques pays d’Afrique
dont l’Indépendance sera
conquise de haute lutte.
A ce niveau précis, convient-il
de rappeler, le Cameroun se
singularisera avec le Togo, comme
l’un des deux pays d’Afrique
qui, depuis la signature du traité
de Versailles (1919) seront successivement
placés sous mandat
de la Sdn, puis ensuite, sous la
tutelle de l’Onu. Le destin de ce
Triangle dépendant bel et bien
des rapports de force qui prévaudront
au sein de ladite instance.
Sous le mandat de la Sdn, confié
après 1945 à la France et à la
Grande Bretagne, pays à droit de
veto précité, suivi de la même
tutelle de l’Onu, les décisions de
cette dernière au sujet du Cameroun
seront bien souvent biaisées,
jusqu’à pouvoir réussir à
mettre les charrues avant les
boeufs, en faisant accéder au
forceps ce Cameroun à son Indépendance,
remarquablement
dénuée de l’exercice de sa souveraineté
monétaire. Et ce, alors
même que le programme de
l’Upc (Union des populations du
Cameroun), le parti du Mpôdol
Ruben Um Nyobe, reçu à trois
reprises par la 4ème Commission
de l’Onu, prévoyait la Réunification
des deux parties, anglophone
et francophone, avant la
programmation effective de ladite
Indépendance.
Signalons par ailleurs le rôle
significatif désormais joué par le
groupe des 77 pays non alignés
au sein de l’Assemblée générale
de cette Onu, et ce, à partir du
24 avril 1955, date de la tenue
de la conférence de Bandoung
(Indonésie), un mois seulement
avant l’interdiction de l’Upc par
les autorités françaises.
Les non alignés vont effectivement
donner du répondant au
bloc occidental, en orientant si
souvent telle ou telle décision de
ladite instance contre l’Otan et
ses alliés.
Relevons globalement, pour le
crédit de l’Onu, la fin effective
de l’aventure coloniale, en Afrique
et ailleurs. Le dernier Territoire
africain à accéder à l’Indépendance
ayant été la Namibie
de Sam Nujoma, en 1991. Sous
supervision directe du Secrétaire
général de l’Onu, d’origine péruvienne,
Javier Perez de Cuellar...
Soulignons aussi l’action
de ce que nous désignons comme
étant les ‘casques blancs’ du
développement, bras séculier
de cette instance universelle :
son Armada d’organisation
spécialisées qui, toutes,
concourent efficacement, à
l’échelle planétaire, à l’élaboration
des meilleures conditions
de vie pour tous.
Relevons, également et en
plus, toutes ces missions si
souvent coûteuses, ô combien,
de paix et d’interposition
de l’Onu dans autant de
poches de belligérance, allumées
par-ci et par-là.
Générosité pratique de ces
milliers de ‘casques bleus’
postés en zones ingrates non
sans risque d’y laisser leur
vie.
Disons pour conclure que
l’Humanité a bien gagner l’n
de ses plus fulgurants paris en
rationnalisant, à travers cette
Onu, la nécessaire solidarité
des hommes et des femmes de
cette planète bleue qui n’a eu
de cesse de réfléchir sur les
conditions de sa survie, passant
par ce Dialogue permanent
entre l’Homme, la Nature
et la Culture.–
Silas Maliga
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