SOCIETE DE L’INFORMATION (SI)
10 ANS, AUCUN PROJET!
2005—2015. Dix (10) ans exactement
qu’à titre historique,
suite à la Résolution n°56/183
de l’Assemblée générale de
l’Onu (Organisation des Nations
Unies), la Communauté internationale
se dotait, à la clôture de la
deuxième phase de son Sommet
mondial sur la société de l’information
(Smsi) — dont le point focal
n’est autre que l’Union internationale
des télécommunications (Uit) —
de sa Boussole la plus idoine qu’est
l’Agenda de Tunis, pour la lutte
contre la fracture numérique.
Participation effective du Gouvernement
de la République et de la
société civile camerounaise aux
deux (2) phases successives précitées
– Genève (10-12 décembre
2003) et Tunis (16-18 novembre
2005).
Dix (10) ans exactement que les
quatre (4) Textes1 de référence qui,
sans doute, feront date ont balisé la
route en indiquant la lune du Développement
possible par ce saut de
grenouille (leap frogging) aussi
inespéré qu’est l’accès rationnel et
rapide de tous les citoyens de la
Terre aux fulgurantes technologies
de l’information et de la communication
(Tic).
Reconnaissons honnêtement que des
éléments précurseurs de ce développement
ont bel et bien été, huit (8)
années plus tôt, relevés en notre
pays, le Cameroun, i, e dès 1997,
avec l’entrée au gouvernement de
l’éminent scientifique, Pr. Henri
Hogbe Nlénd2, au poste de Ministre
chargé de la recherche scientifique
et technique (Minrest).
Le Premier Ministre d’alors, Mafany
Musonge, par correspondance datée
du 10 janvier 2001, conférait à ce
fleuron reconnu de l’intelligentsia
nationale ses prérogatives de la primature
pour qu’il veuille en effet
coordonner la politique nationale
desdites Tic.
En prélude de quoi, la séance de
travail en ce cabinet du Minrest en
tête à tête avec Daniel Boo3, plusieurs
heures d’affilée ce lundi
matin 15 janvier 2001. Germination
de l’idée de convoquer la
vingtaine de Ministres, en vue de
procéder au lancement effectif du
«programme d’action gouvernementale
pour la société de l’information
et du savoir», en abrégé,
«Pagsis».
La coordinatrice, en poste à
Yaoundé, du système des Nations
Unies, Mme Patricia de
Mowbray qui, par la suite, va
rendre sa visite d’allégeance au
savant camerounais, pour lui
signifier le vif intérêt, mieux
encore, l’adhésion effective
dudit système à cette approche
camerounaise du développement
des Tic... Passant de la parole à
l’acte, la Diplomate onusienne
mettait à disposition la subvention
de 100.000 $, trois (3) mois
seulement après, pour le démarrage
effectif dudit Pagsis.
A ce niveau, ce que jamais l’on
n’a encore élucidé à personne,
c’est les motifs réels pour lesquels
ladite subvention ne sera
jamais débloquée! Raison simple,
inexpliquée, du défaut de
nomination, vainement attendue,
du Coordinateur dudit Pagsis!
Entrefaites, sur lesquelles, le
chef de l’Etat, en désespoir de
quoi, créera, bien des mois plus
tard, cette Antic (Agence nationale
des Tic) dont les compétences
resteront parfaitement diluées
entre celles du Cenadi
(Centre national du développement
de l’informatique), celles
du Minpostel (Ministère des
postes et télécommunications) et
celles de l’Art (Agence de régulation
des télécommunications).
(L’avion Si a-t-il pilote par-ci?
Question ovale!).
(A quand l’Office national de la
société de l’information et du savoir,
Onasis, en lieu et place du
Cenadi?).
Conséquence gravissime! Le
Cameroun, jusqu’en date, ne
dispose toujours ni de sa Cyberstratégie
nationale (cf. Agenda
de Tunis), texte d’orientation
rédigé et publié; ni de son
Conseil national du numérique
(Cnn), susceptible, ce dernier,
d’anticiper prospectivement
pour évaluer, aux fins de pouvoir
orienter les diverses innovations
technologiques en avance
avérée sur la législation en
vigueur, voire, qui ne cessent de
pleuvoir, chaque jour qui passe,
sur notre pays... Le 03 juin
2014, la cabinet Israël B., spécialiste
en planification Dri
(Développement rural intégré)
et en Si (société de l’information),
adressait sa lettre d’intention
au gouvernement, en lui
offrant son assistance technique
en vue de la mise en oeuvre des
résultats du Smsi. Deux (2)
réponses contradictoires : celle
du Premier Ministre n°A39/a-3/
Sg/Pm du 05 décembre 2014,
ayant décliné ladite offre, quoique
jugée intéressante, car «correspondant,
d’après le PM, à des travaux
déjà effectués»... Quatre (4) mois
avant ce pli, le Minpostel, lui, invitait
ledit cabinet, par lettre n°3741/
Mpt/Sg/Dci/Cea2/Apc datée du 14
août 2014, à (je le cite) «bien vouloir
décrire clairement la nature de
l’assistance qu’il désire (lui) apporter,
en précisant les activités à
mener et les coûts y relatifs» (fin
de citation)... Dix (10) ans après
l’adoption de l’Agenda de Tunis, le
Cameroun ne figure nulle part dans
la liste des expériences concluantes
de diverses revues des success
stories, tenues depuis lors par
l’Uit... On sait que la Macédoine a
été le premier pays au monde a
étendre et vulgariser le wifi sur
toute l’étendue de son territoire...
La Pologne fait école avec son
programme national d’alphabétisation
numérique dont la cible n’est
autre que ses cadres âgés de plus
de 45 ans... On sait en plus qu’Oman,
en matière de création des
entreprises, offre à ses investisseurs,
la possibilité d’en créer une
en 24 h seulement, de façon décontractée,
sans paperasse intermédiaire...
Les avantages de l’identifiant
unique (emploi, eau, électricité,
téléphonie, banque, habitat,
police, justice, etc.), présentés par
les Usa pour la sécurité de tous, ne
sont plus à démontrer... Et la liste
desdites success stories de s’allonger
indéfiniment, au point qu’il ne
soit plus en date, pour ce qui nous
concerne, que question de s’adonner
à certain art résurgent dénommé
«coupé collé», dans le cadre du
présent Smsi, contrat universel du
progrès culturel et socio-économique,
gracieusement offert, depuis
dix (10) ans, par le fulgurant et
historique Agenda de Tunis, encore
aussi absent du jargon Tic local.-
Daniel Boo
- 1. Déclaration de principes;
2. Plan
d’action de Genève, 3. Engagement et
4. Agenda de Tunis
- Mathématicien de renom, ayant, entre
autres, présidé dans les années 1980 la
Commission des Nations Unies pour
l’avancement de la science et de la
technologie.
- Dipl.-Ing., formé en Rfa. Expert national.
«Point focal» Science au Bureau
régional de l’Unesco (1999-2001).
Spécialiste de la société de l’information
(Si), ayant pris part aux assises de
l’Union africaine et de la Commission
économique des Nations unies pour
l’Afrique (Uneca), tenue à Addis
Ababa (Ethiopia), en octobre 1999,
consacrées au développement des Tic
en Afrique.
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